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Parmi les artistes contemporains, un certain nombre sont des peintres repentis. Arrivés à un certain point de l’histoire de la peinture , ils ne se sont plus vus peindre. En 1982- 1983, Daniel Nadaud trouve la peinture, la sienne, suspecte. Il prend la décision d'y échapper, de briser le châssis, de peindre sur d'autres horizons, et puis de ne plus peindre. Daniel Nadaud fait partie de ces artistes qui ont abordé ainsi des rivages inconnus, des territoires nouveaux dans la pratique artistique. Cet homme tranquille, paisible, récolte autour de lui les traces dévaluées d'une activité laborieuse, les regarde à sa façon et nous donne à voir , à revoir ce réel déchu. Le sort des objets devient le centre de sa préoccupation. Plus qu’un détournement de l’objet, il s’agit là d’une seconde vie pour des objets arrachés à l’oubli. L’artiste est allé battre la campagne pour en rapporter quelques fourches nutiles, désoeuvrées. Il en a fait « La gricole », montage iconoclaste de bois, de cornes, de cordes et de métal. Daniel Nadaud n’est pas un provocateur ; il veut nous donner à voir ce que nous ne regardions plus. Son constat sur la réalité campagnarde qu’il découvre en Mayenne est celui d’un monde en voie de disparition ou il voit des agriculteurs perdre de vue les valeurs de leur nature pour "aller de l'avant".. D’où son besoin de reconstituer à sa manière ce monde en perdition. « Le débris m’intéresse beaucoup » affirme Daniel Nadaud . L'artiste se livre sous nos yeux à un état des lieux , à l'autopsie d'une vie, celle des objets abandonnés, vestiges d'une époque et d'une société. Daniel Nadaud fait le constat d'un monde en perdition.

Daniel Nadaud

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